A la découverte de la Commission Régionale de l’Arbitrage

08/10/2021

Composée d’une vingtaine de personnes et dirigée bénévolement par Sylvain Bernard, la Commission Régionale de l’Arbitrage (CRA) est un organe vital au bon fonctionnement du Rugby Francilien. Si les arbitres ont vocation à être discrets et travailleurs, la Commission forme une petite famille où règne solidarité et convivialité. Depuis peu, elle a un nouveau secrétaire en la personne de Roberto Sanchez, qui succède à Laurent Roméo. Avant de passer la main, Laurent Roméo met en lumière certaines missions de la CRA et rend hommage au travail considérable que réalise cette commission.

Il y a de nombreux pôles au sein de la commission, notamment le pôle désignation qui est assez spécifique. En quoi consiste-t-il ?

L.R  : En effet, la désignation est un pôle important. Il est composé de Claude Gay, Philippe Martinez et Jean-Pierre Ricaud, qui abattent bénévolement un gros travail en désignant parmi les 270 arbitres, ceux qui officient chaque week-end.

Il faut composer avec les contraintes réglementaires concernant les âges et les classements des arbitres, mais pas seulement. Il y a d’autres composantes à prendre en compte, comme par exemple un match aller houleux ou un derby, sur lesquels il peut être important de désigner un arbitre expérimenté. Il y a un travail assez conséquent pour identifier et appeler les arbitres, voir lesquels sont disponibles ou non et ajuster le choix final. Un tiers des matchs sont désignés au « dernier moment. »

La formation des arbitres est également un enjeu important. Comment s’articule-t-elle ?

On parle d’arbitres en cours de formation (ACF), d’arbitres stagiaires, territoriaux puis d’arbitres fédéraux. Pour valider le statut fédéral, il faut passer l’examen de niveau 2 et 3. Le Concours du Jeune Arbitre (CJA) permet de mettre en valeur les arbitres de moins de 23 ans, et l’opération « Je joue arbitre » initie les joueurs de l’Ecole de Rugby. Chaque arbitre est investi dans la mission « Arbitre au cœur de son club » afin de parfaire la connaissance de la règle dans les catégories de jeunes. Tout cela est chapeauté par le formateur de la Ligue, Mathieu Sassatelli, qui prépare les sessions de formation et les réunions mensuelles de formation continue selon la planification de la Direction Nationale de l’Arbitrage. Il est épaulé par Quentin Vandegucht en charge du groupe Evolution.

Les réunions départementales permettent aussi chaque mois de réviser les règles de certains aspects du jeu. La Commission Régionale s’est dotée d’un outil (iArbitres) pour la gestion des questionnaires de règles préparatoires à chacune de ces réunions, dont je m’occupais avec Joffrey Gauzins. 

En quoi le coaching des arbitres est-il différent de la supervision ?

La supervision a lieu sur un match, il s’agit d’un suivi vertical sur une date et sa performance sur cette rencontre.

Pour la partie coaching, c’est un peu différent car il s’inscrit dans la durée. Le coach suit l’arbitre tout au long de la saison pour accompagner sa progression. On attribue un coach aux arbitres déjà expérimentés qui présentent un potentiel de progression.

Et quel est le rôle du secrétaire ?

Le rôle premier du secrétaire est d’assister le directeur et le directeur adjoint. Les missions peuvent être, par exemple  :

Quelles prises de décisions par exemple ?

Entre autres, le choix des candidats à présenter aux examens donne lieu à des prises de décisions délicates, où il vaut mieux être plusieurs à se concerter. 

Il faut trouver des critères pertinents et cohérents d’une année sur l’autre, pour avoir une ligne de conduite claire. On s’appuie sur des éléments factuels et chiffrés (rapports de supervision, notes de match, notes des questionnaires e-arbitres, notes d’évaluation physique) et aussi sur une dimension humaine. Un arbitre ayant de très bons indicateurs peut se montrer moins assidu et volontaire qu’un autre. On est exigeants car on cherche à avoir plus de qualité que de quantité. 

Aujourd’hui, peut-on dire que l’arbitrage francilien a de beaux jours devant lui ?

En effet, nous avons un beau vivier d’arbitres (270), et une moyenne d’âge assez jeune comparativement aux autres régions. Plusieurs jeunes franciliens ont gagné le concours jeune arbitre récemment, notamment Antoine de Pontac l’an dernier. Ce n’est pas anodin, ça vient récompenser son travail, celui du pôle formation et de l’ensemble de la Commission. 

Que souhaiter à Roberto Sanchez, qui prend ta relève en tant que secrétaire de la Commission ?

Je lui souhaite de retrouver des saisons normales avec le goût des phases finales. Pour en avoir arbitré, les matchs couperets ont une saveur particulière. Sinon, il connaît déjà la maison et n’aura aucun mal à exercer ce poste puisqu’il est rompu à notre fonctionnement en interne.

Un mot sur ton parcours d’arbitre pour finir ?

J’ai été arbitre classé, puis j’ai arrêté, après 4 saisons de juge en-but qui m’ont permis d’arpenter les terrains professionnels. J’arbitre toujours en non-classé et notamment chez les jeunes pour être en forme et pour rendre au Rugby ce qu’il m’a donné. Quand les gamins sortent du terrain et se disent « c’était cool aujourd’hui », tu as gagné ta journée. Il n’y a rien de tel pour garder le contact avec le Rugby que l’arbitrage.