TOUNKARA : Le Parcours Inspirant d’une Championne de Rugby

09/10/2024
Hawa Tounkara est une joueuse de rugby à l’AC Bobigny 93, formée au SCUF, pleine de talent et d’ambition. Elle a troqué le maillot de foot pour celui du rugby, et a rapidement fait sa place en devenant la meilleure joueuse du Tournoi des 6 Nations féminin des moins de 20 ans. Mais elle ne s’arrête pas là : entre ses entraînements et sa carrière internationale, elle trouve le temps de préparer son avenir en se lançant dans des études de communication et en s’investissant dans des projets pour transmettre sa passion du sport. Son rêve ultime ? Participer aux Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles.

Peux-tu te présenter et nous dire comment tu es arrivée au rugby ?

Je m’appelle Hawa Tounkara, j’ai 19 ans. À l’origine, je jouais au foot, mais au collège, toutes mes amies faisaient du rugby, donc j’ai eu envie d’essayer aussi. J’ai commencé à 14 ans, au collège Iqbal Masih à Saint-Denis. Mon professeur Kevin Malithe, qui gérait la section rugby du collège, jouait et entraînait au SCUF, et nous avions souvent des entraînements mixtes avec les garçons.

Cela fait plusieurs années que tu es internationale et, en juillet, tu as été élue meilleure joueuse du Tournoi des Six Nations féminin U20. Comment as-tu réagi ?

Honnêtement, j’ai été très surprise, je ne m’y attendais pas du tout. Mais c’était une immense joie, une véritable récompense pour tout le travail et les efforts que j’avais fournis. Le tournoi s’est super bien passé, c’était la première édition pour les filles de moins de 20 ans, donc une expérience très enrichissante. Ce qui était génial, c’est que nous nous connaissions toutes déjà, ce qui a renforcé notre cohésion et notre plaisir de jouer ensemble.

Quel a été le moment décisif de ta carrière qui t’a conduit là où tu es aujourd’hui ?

Le tournant de ma carrière a eu lieu l’année suivant ma terminale, lorsque j’ai intégré l’Académie Olympique mise en place par la FFR, sorte d’ « antichambre » des Equipes de France. C’est à ce moment-là que j’ai dû démontrer mes compétences pour être sélectionnée et poursuivre mon parcours.

En parallèle, tu prépares aussi ton avenir. Tu as fait partie du programme QPV en 2021/2022 et travaillé comme Animatrice Sportive Territoriale (AST). Qu’est-ce qui t’a motivée à t’y inscrire et quelles étaient tes missions ?

En terminale, j’ai commencé à entraîner des jeunes et j’ai adoré ça. Le programme QPV m’a attirée car il alliait sport et transmission, ce qui faisait écho à ma passion pour le rugby. En tant qu’AST (Animatrice Sportive Territoriale) rattachée au SCUF, mes missions étaient variées : j’encadrais des jeunes, j’organisais des séances de sport et j’ai même monté des projets de A à Z. Je suis intervenue dans plusieurs écoles, notamment dans les 18e, 9e et 17e arrondissements de Paris. Une des initiatives dont je suis la plus fière est l’organisation d’un tournoi avec une centaine de participants, où chaque équipe représentait un pays, c’était vraiment un moment fort ! Grâce à la Ligue, j’ai également pu suivre une formation BPJEPS en « Rugby à XV », ce qui m’a appris à être plus autonome, à prendre des initiatives et à mieux m’organiser. La formation n’a pas été simple au début, surtout après le bac où je me sentais parfois un peu perdue, mais les formateurs m’ont beaucoup soutenue. J’ai appris à jongler entre les cours, le travail et le rugby, ce qui était épuisant, mais ça m’a permis de m’adapter et de trouver mon rythme.

Peux-tu nous parler de tes projets futurs et de ce qui t’enthousiasme le plus à leur sujet ?

Mon principal objectif pour l’avenir est de signer un contrat avec l’équipe de France, ce qui me permettrait de vivre ma passion à plein temps en tant que professionnel. Je souhaite également participer à quelques tournois de rugby à 7, avec pour rêve ultime de représenter la France aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028.

As-tu des conseils à donner à quelqu’un qui débute ?

Je dirais de ne jamais abandonner, de toujours essayer même si les résultats ne sont pas immédiats, et surtout de ne pas hésiter à demander de l’aide quand on en a besoin.