Jouer au rugby après une greffe de rein, pari réussi pour Philippe !

02/03/2017

Joueur de rugby depuis 40 ans, Philippe Belliard n’imaginait pas devoir arrêter après sa greffe de rein.  « Le rugby, je kiffe ! ». Lorsqu’il demande l’autorisation à son médecin, celui-ci refuse. Philippe lui explique alors que c’est un rugby sans contacts, qu’il n’y pas de placages, … car c’est du rugby à 5 dont il parle. Surpris, ne connaissant pas ce rugby, Philippe lui apporte le Rugby à 5 Digest comprenant une partie santé. Après une lecture attentive des règles, son médecin n’hésite plus une seconde à lui signer sa licence et inscrit désormais le 5 dans la liste des sports qu’il prescrira à ses patients.

Après deux semaines de séances chez le kinésithérapeute, impatient de retrouver ses amis des Lions’ Five de l’US Alfortville, Philou, comme l’appelle ses copains, se fixe le défi d’aller courir « Si je peux courir, je peux reprendre le rugby avec les copains. Et puis, si un mec a réussi à courir un marathon une semaine après sa greffe, pourquoi je n’y parviendrais pas?! ». Challenge réussi  ! Le jeudi suivant, direction le stade du Val de Seine. « Tu es déjà là ?! Tu as été opéré il y a moins de 2 mois ?! Mes potes n’en revenaient pas. Pourtant, je leur avais dit que je reviendrais. ». Il jouera même avec eux, le dimanche d’après, le club d’Alfortville accueillant le plateau Open Masculin/Hommes+35 ans de la date n°3 de la Coupe d’Ile de France de Rugby à 5. « J’ai marqué un essai pour mon retour  ! J’ai joué que 3 minutes mais quel bonheur de retrouver le terrain. »

Depuis ce 6 novembre, les semaines de Philippe sont rythmées par 3 séances de kinés et l’entrainement du jeudi soir avec Lions’Five sans oublier, les tournois de Coupe. « Je manque encore de cardio, mais cela va revenir, je compte bien poursuivre la saison. Je joue avec une protection, je fais attention, mais je n’ai aucune appréhension. Fini de remplir le rôle d’entraineur. Je laisse le job à Arnaud qui aime s’occuper de nous et nous, on aime qu’ils s’occupent de nous. Nous sommes invaincus depuis le début de saison. Nous avons même battu, à 2 reprises, les Champions de France en titre, les Galactiks de Terres de France. Nous sommes actuellement 1er de la Coupe, en Mixte, et on espère bien la remporter cette saison. »

Joueur à XV depuis 35 ans, dont 20 au sein de l’US Alfortville, Philippe a basculé au 5 depuis 3 ans. « Je faisais encore quelques matches de XV. Je suis un fou de sport. D’ailleurs, la saison passée, le samedi je participais au Championnat d’Ile de France de Rugby à 5 et le lendemain je jouais en réserve 1ère Série avec Alfortville. Pas mal pour un quadra  ! Je suis parti au 5 car j’en avais marre de me faire mal, des blessures. J’aurai bien continué quelques piges mais… désormais, cela sera 100% rugby à 5 ». Philippe reste pour autant proche des Seniors et œuvre à réunir l’ensemble de ses copains.  « On réussi à motiver des jeunes du XV qui ne peuvent plus y jouer à nous rejoindre. Le point clé est de les faire essayer. Une fois qu’ils ont vu que c’était physique, que cela demande de la technique, que la tradition de la 3ème mi-temps est respectée, ils ne nous quittent plus. » Depuis 4, 5 ans, les entrainements de l’équipe Senior débutent souvent par 15 minutes de rugby à 5. Quelques joueurs y ont pris goût et participent régulièrement aux entraînements du 5. « Ils sont parfois 10 avec nous  ! Ils nous apportent aux niveaux du jeu, des placements et nous, on les aide à travailler leur cardio. Tout le monde est gagnant. C’est exactement le même principe avec les filles. Elles appréhendent de  venir car elles ne connaissent que le XV. Quand elles se rendent compte que c’est un rugby sans contacts, elles adorent  ! Pour elles aussi, l’étape « club house » est importante. Nous avons la chance d’en avoir un, c’est un réel avantage. La cohésion de groupe se crée aussi là.»

Engagés sur le terrain, Philou et les Lions’Five le sont également en dehors. « Après les tournois, on reste ensemble pour le repas organisé par le club qui reçoit le plateau. Bien souvent, nous faisons la fermeture du club house. Nous sommes une bande de copains qui prenons plaisir à être ensemble, à partager des bons moments. Les  retrouver rapidement était pour moi une source de motivation et de bonheur. »