RCH Val de Seine : une école de rugby tournée vers les enfants… et les parents
08/09/2025Pouvez-vous vous présenter et nous indiquer ce qui vous a amené à vous investir pour le club et plus particulièrement l’EDR ?
Je m’appelle Anatole Aubin et je suis, cette année, responsable de l’école de rugby du RCH Val de Seine. Nous sommes deux à occuper ce poste : Jérémy, qui supervise les catégories des U12 aux plus grands et gère une grande partie de l’administratif, et moi, plus impliqué auprès des catégories des Baby à U10, que j’essaie d’accompagner au mieux sur le terrain. Je suis également entraîneur des U8. J’ai ouvert la catégorie baby rugby il y a 5 ans, et j’ai accompagné pendant 5 ans les U6. Je suis enseignant à côté. L’accompagnement des jeunes a toujours été un sacerdoce. Je fais du rugby depuis mes 17 ans et je me suis mis à entraîner à l’âge de 24 ans ; j’étais éducateur sportif à l’époque. Entraîner pour mon club était une évidence. Je suis dans une posture différente en tant qu’enseignant. Au rugby, j’ai des jeunes qui ont soif de découvrir cette activité qu’est le rugby, et je travaille main dans la main avec les parents sur la construction du jeune en tant que personne : prendre confiance, oser, persévérer, vaincre ses peurs. C’est un rapport différent de celui à l’élève, même si des ponts existent.
Comment votre EDR se structure-t-elle ? Est-elle labellisée par la FFR ?
L’école de rugby du RCH Val de Seine est plutôt bien structurée avec une arrivée possible dès 3 ans en baby rugby, 4-5ans pour les U6, 6-7ans pour les U8, … La saison dernière, nous étions en entente avec le club d’Argenteuil sur les catégories U14 et U16 et en entente avec le club de Cergy sur les Juniors. Notre école est labellisée par la FFR. Nous attendons de renforcer nos catégories à partir de U14 avant de viser la 2ème étoile.
Quels sont vos objectifs pour cette saison 25/26, et de manière générale ?
Nous souhaitons poursuivre la dynamique déjà bien installée autour de l’école de rugby. Les effectifs sont solides, avec entre 20 et 30 joueurs par catégorie. En revanche, nous avons un peu moins de monde en U12 et U14. Ce sont des catégories qui peinent davantage à recruter. C’est une période où les jeunes ont envie d’explorer d’autres activités, où l’attrait du rugby est parfois moins fort, et cela se ressent. Nous avons aussi fait le constat et formulé l’hypothèse qu’une partie de cette difficulté vient du contexte post-Covid. En U14 et U16, les enfants qui ont découvert le rugby pendant cette période n’ont pas pu appréhender le contact de manière classique. Cela a eu un impact visible sur leur rapport au jeu. Côté encadrement, nous avons la chance de pouvoir compter sur de nombreux bénévoles, même si ce sont souvent les mêmes qui s’impliquent chaque année. Ils sont particulièrement présents dans les petites catégories, suivant le parcours de leurs enfants dans le rugby. Nous faisons tout pour les fidéliser, notamment en organisant un repas des bénévoles et en les mettant en valeur dès que possible. Sans eux, la vie du club ne serait tout simplement pas la même.
Après les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde, avez-vous vu l’arrivée de nouveaux licenciés ? Avez-vous profité de ces temps forts pour organiser des actions de promotion ?
Nous avons pu organiser des évènements comme la diffusion d’un match sur grand écran et lancer des invitations sur la semaine du rugby. Ces actions ont amené quelques jeunes sur les petites catégories mais pas forcément sur les catégories Compétition. L’aspect sport de contact et la dangerosité sont des facteurs d’appréhension sur lesquels nous essayons de travailler.
La dynamique de votre EDR vient également de l’implication des mamans à qui vous proposez des activités sportives (mais pas seulement) en même temps que leurs enfants sont sur le terrain. Pouvez-vous nous en dire plus ? Comment l’idée vous est venue ?
En ouvrant la catégorie baby rugby, j’étais conscient du travail de séparation avec les parents qui était nécessaire. Notre démarche a été de permettre cette séparation et ce passage de relais en tant que référent de l’enfant de manière progressive pour mettre enfants et parents dans les meilleures conditions. Impliquer les parents sur la première période est rassurant, les enfants voient leurs parents participer aux activités et se détachent du regard de l’adulte pour s’intéresser aux activités proposées. Sur les autres catégories, nous gardons des moments festifs comme le dernier entrainement avant les vacances pour proposer aux parents de participer à un entrainement ludique qui leur permet de voir les progrès accomplis par leur enfant. C’est un moment de complicité parent/enfant qui est magique. Faire pratiquer les parents leur permet de mieux comprendre la richesse et la complexité du rugby. La prise d’information qui est très riche, la gestuelle pas si évidente avec un ballon ovale.
Des conseils à donner aux clubs qui voudraient se lancer ?
Il faut mettre en évidence les valeurs du rugby auprès d’eux, et donner envie aux parents de partager et de prendre du plaisir avec leurs enfants. Ce qu’on essaie de véhiculer, c’est justement cela : des valeurs comme le respect entre les joueurs. Les parents apprécient beaucoup le fait qu’on s’adresse aux enfants de la même manière, avec bienveillance et équité. Le fait de vivre les choses avec eux, de les inclure, ça aide vraiment. Il ne faut pas hésiter à se lancer, à initier des choses, à faire de petits tests. Les parents sont en général demandeurs, car ils aiment avoir des moments à partager avec leurs enfants autour d’une activité commune.