Un joueur RLO, une rencontre avec André Ait Saidi, entraineur du club d’Athis-Mons

28/02/2025
André « Dédé » AIT SAIDI, passionné de rugby depuis près de 40 ans, a dédié sa vie à ce sport sous toutes ses formes. Joueur, éducateur, entraîneur, arbitre et aujourd’hui acteur du rugby santé et loisir au sein de son club, l’USO Athis-Mons, il œuvre avec conviction pour promouvoir les valeurs de solidarité et de respect, en particulier au sein des quartiers prioritaires. Un parcours qui va bien au-delà du simple jeu.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle André AIT SAIDI, mais tout le monde m’appelle Dédé. Je vais bientôt fêter mes 59 printemps et aujourd’hui, je suis responsable d’un espace jeunesse dans un Quartier Prioritaire de la Ville (QPV) à Athis-Mons. Mais, au fond de moi, je suis avant tout un homme de rugby. Cela fait bientôt 40 ans que je fais partie de cette grande famille, et ce sport a façonné l’homme que je suis aujourd’hui.

Comment avez-vous commencé à pratiquer le rugby ?

Tout a commencé dans l’Est de la France, avec le RC Metz, mon club formateur, puis à Yutz et Hagondange. Par la suite, j’ai poursuivi mon parcours en Île-de-France, jouant pour Épinay-sur-Orge, Chilly-Mazarin, Antony et Fontenay-aux-Roses, mon dernier club en tant que joueur. Mais le rugby, ce n’est pas seulement le terrain. J’ai eu la chance de transmettre cette passion en tant qu’éducateur, notamment à l’Esap Metz et au RC Metz, avant de devenir entraîneur pour plusieurs clubs, de Metz à Athis-Mons, en passant par Fontenay-aux-Roses, Fresnes et même l’équipe des Léopards à 7. Ces rôles m’ont offert des expériences humaines incroyables, des rencontres enrichissantes et m’ont appris beaucoup sur moi-même.

Quel club a marqué votre parcours rugby ?

Mon club actuel, l’USO Athis-Mons Rugby, occupe une place très spéciale dans mon parcours. J’y ai été éducateur et co-fondateur de deux initiatives qui me tiennent particulièrement à cœur : la section Baby Rugby et la section Féminines. En tant qu’entraîneur, j’ai vécu des moments inoubliables avec l’équipe seniors, partageant deux montées mémorables et disputant deux phases finales de Championnat de France. Aujourd’hui, je poursuis mon engagement en suivant une formation dans le Rugby Santé, convaincu de l’impact positif que le rugby peut avoir sur la santé et le bien-être de ses pratiquants.

Vous avez aussi été arbitre territorial. Comment cette expérience a-t-elle enrichi votre vision du rugby ?

Effectivement, j’ai également officié comme arbitre territorial pendant une année. Ce rôle m’a permis de découvrir une autre facette du rugby, tout aussi formatrice et essentielle. Je crois profondément que le rugby est bien plus qu’un sport : c’est un formidable outil pour favoriser la citoyenneté, notamment dans les quartiers prioritaires, mais aussi pour promouvoir le rugby santé, le rugby féminin et le rugby loisir. C’est d’ailleurs cette conviction qui m’a poussé cette année à m’investir comme arbitre au sein du Rugby Loisir (RLO). Ce cadre me correspond parfaitement : ici, les acteurs du jeu placent le plaisir et le respect au cœur de leurs motivations. Quand j’arbitre en loisir, je joue aussi parfois, et je ne ressens aucune pression. L’essentiel, c’est d’échanger avec les joueurs, de leur expliquer les fautes commises, quitte à reconnaître mes propres erreurs quand cela arrive. Cet esprit de dialogue et de simplicité fait tout le charme du rugby loisir. Et puis, après le match, il y a ce moment unique qu’on appelle la troisième mi-temps. C’est bien plus qu’une tradition : c’est un véritable moment de communion, où tous les pratiquants, quelle que soit leur équipe, se retrouvent pour partager un instant de convivialité et d’amitié.

En quoi le rugby est-il plus qu’un sport pour vous ?

Pour moi, le rugby est et restera une école de vie, un espace où l’on apprend des valeurs fondamentales comme le respect, la solidarité et le vivre-ensemble. J’ai eu la chance d’en faire une grande partie de ma vie, et je continuerai à le faire tant que je pourrai. Parce qu’au final, le rugby, c’est bien plus qu’un sport : c’est une passion, une famille, et une façon de rendre le monde un peu meilleur.